Portrait Unsuk Chin — 4

programme

Orchestre philharmonique de Strasbourg

direction | Marc Albrecht
violon | Hae-Sun Kang

Christophe Bertrand
Mana (2005) / 10’
Unsuk Chin
Concerto pour violon (2001) / 25’
-- entracte --
György Ligeti
San Francisco Polyphony (1973-74) / 11’
Béla Bartók
Le Mandarin Merveilleux (1919-1927) / 21’

suite d'orchestre op. 19

C’est avec un programme d’une magnifique cohérence, à la croisée des chemins de Musica (les ramifications avec Bartók, celles entre Ligeti et Bartók, entre Chin et Ligeti, avec le jeune Christophe Bertrand), que l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, sous la baguette de son directeur musical Marc Albrecht, conclue le deuxième week-end du festival.

Le libre parallèle entre Unsuk Chin et son maître, György Ligeti, se poursuit avec, en perspective, San Francisco Polyphony, dernière œuvre pour orchestre du compositeur (1973-74). Non sans humour, il décrit la combinaison chaotique des différentes voix, ordonnées par la grande forme, d’une éclairante métaphore : « Il faut s’imaginer différents objets jetés au hasard dans un tiroir ; le chaos y règne, mais le tiroir garde une forme bien définie, bien proportionnée ».

C’est un chaos comparable à haute énergie, extraordinairement virtuose et organisé par une forme supérieure que Christophe Bertrand expérimente avec Mana. Dédiée à Pierre Boulez qui la créa au Festival de Lucerne en 2005, cette partition intense donne la mesure de l’inspiration du jeune compositeur strasbourgeois né en 1981.

Le portrait consacré par Musica à Unsuk Chin trouve son épilogue avec le Concerto pour violon, partition majeure de son répertoire. Créée à Berlin en 2002 par Viviane Hagner et Kent Nagano, elle fut couronnée, en 2004, par le prestigieux prix de la Fondation Grawemeyer de l’Université de Louisville. La violoniste Hae-Sun Kang, soliste de l’Ensemble intercontemporain, dédicataire d’œuvres nouvelles de Pierre Boulez, Pascal Dusapin, Ivan Fedele, Michael Jarrell… et Unsuk Chin (Double Bind ? pour violon et électronique, en février 2007 à Paris), en est une formidable interprète.

Le Mandarin Merveilleux de Béla Bartók, aîné et compatriote de Ligeti, offre enfin une correspondance évidente avec le Sacre de Stravinsky et Amériques de Varèse. Orchestre barbare et violemment expressif, il démontre le génie d’une époque autant que celui de son auteur.

Orchestre philharmonique de Strasbourg Philippe Stirnweiss
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Philippe Stirnweiss
Marc Albrecht Philippe Stirnweiss
Marc Albrecht
Philippe Stirnweiss
Christophe Bertrand Philippe Stirnweiss
Christophe Bertrand
Philippe Stirnweiss

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