Opéra des assassins

programme

Bernhard Lang
Der Alte vom Berge (2007)
Première française
Mise en scènes | Georges Delnon
Décor | Roland Aeschlimann
Costumes | Marie-Thérèse Jossen
Vidéo | Christoph Schödel
Lumières | Hermann Munzer
Dramaturgie | Ute Vollmar
Sinfonieorchester Basel
Direction | Rolf Gupta
Soprano | Ruth Weber
Mezzo-soprano | Raminta Babickaite
Contre-ténor | Daniel Gloger
Baryton-basse | Ekkehard Abele, Assaf Levitin

Hassan Sabbah, le Vieux de la Montagne, (moitié du XIe - début du XIIe siècle) fondateur de l'ismaélisme réformé d'Alamut, personnage sujet à toutes les manipulations historiques, est relaté par Marco Polo comme chef des Assassins, fidèles prêts au sacrifice, agissant sous l’emprise de la drogue.

Dans les années soixante, Williams Burroughs lui dédie un poème (The Last Words of Hassan Sabbah), avec lequel Bernhard Lang dit se débattre depuis longtemps. Texte emblématique de ces années où idéologie, expériences limites et fanatisme sont mêlés, il devient le cœur de ce troisième opéra du compositeur autrichien.

Der Alte vom Berge ne fonctionne pas selon une composition linéaire, selon un récit, mais propose plus exactement une accumulation de scènes, construites sur un tissu de textes hétéroclites, un patchwork tiré de recherches sur internet où le vrai côtoie nécessairement le faux. « Nothing is true, everything is permitted » (rien n’est vrai, tout est permis) dit Hassan cité par Burroughs ; c’est en l’occurrence ce qui guide ici le compositeur.
Ces scènes qui traitent successivement d’ascétisme, de spiritisme, de fanatisme, d’orgies, de paradis artificiels… se déroulent en deux lieux : une salle de musique de chambre dans la première partie de la mise en scène (la bibliothèque où se réunissent les Fidawis), le théâtre dans la seconde, lieu de paradis.

Dans cet ouvrage ésotérique, intrigant et critique, Bernhard Lang use des procédés de composition liés à son concept de répétition, mais dans un panorama grand ouvert où l’électronique prend une large part. La musique est foisonnante et souvent ludique, empruntant jusqu’à Guillaume de Machaut dans la scène finale (comme une allusion ironique à Richard Cœur de Lion, lequel aurait employé les services des Assassins…). Elle est au service d’une fable aux multiples interprétations.

Der Alte von Berge Philippe Stirnweiss
Der Alte von Berge
Philippe Stirnweiss
Der Alte von Berge Philippe Stirnweiss
Der Alte von Berge
Philippe Stirnweiss
Der Alte von Berge Philippe Stirnweiss
Der Alte von Berge
Philippe Stirnweiss

Créé le 17 mai 2007 à Schwetzinger Festpiele 2007
Coproduction Theater Basel / Schwetzinger Festpiele 2007
Co-réalisation Theater Basel / Musica