Le pianiste géant, dont on fête le quatre-vingtième anniversaire, revient à Musica pour un concert exceptionnel avec le batteur Tony Oxley.
C’est un des inventeurs du free-jazz, un monument de liberté, le tenant d’une esthétique où le piano devient immense instrument de percussion, d’où matière sonore et polyrythmie émergent en fusion.
Ne déclarait-il pas en 1958 : « Depuis toujours, nous les musiciens Noirs, nous considérons le piano comme un instrument de percussion, nous battons le clavier et nous pénétrons l’instrument. La force physique entre dans le processus de la musique noire. Qui ne l’a pas compris n’aura plus qu’à hurler. »
Ce manifeste, il l’a conservé intact sa vie durant, jouant avec Steve Lacy, John Coltrane, Archie Shepp, Jimmy Lyons, Sunny Murray, Albert Ayler… adhérent à la « Jazz composer Guild » et adoptant le terme « Unit » pour désigner ses orchestres. Unité d’un style âpre et dégagé de tout folklore inutile : Cecil Taylor est un esthète, un musicien grand style, un monstre doublé d’un érudit, en ligne direct avec Duke Ellington.
Avec le batteur anglais Tony Oxley, compagnon de route depuis un fameux concert à Berlin en 1988, il sera à Strasbourg pour une de ses rares apparitions.