Il conjugue avec sérénité récital et concerto, grand répertoire pianistique et création. À Musica, François-Frédéric Guy associe Hugues Dufourt à la plus vaste des sonates de Schubert.
Du Roi des aulnes de Gœthe, Schubert tira à dix-sept ans l’un de ses plus célèbres Lieder. Hugues Dufourt (né en 1943) qui, deux siècles plus tard, s’en inspire à son tour, expose ainsi son projet qui clôt le cycle des œuvres pour piano qu’il a consacré à Gœthe et à Schubert :
« Erlkönig (1792), l’une des plus belles ballades de Gœthe, évoque le royaume élémentaire des esprits qui s’étend de la façon la plus sinistre sur le monde des forêts. Elle transcrit le dialogue du père et du fils : l’un entend le chuchotement mortel du Roi des aulnes, l’autre lui oppose des explications réalistes. Rencontre du mythe et de l’hallucination auditive, la ballade de Gœthe ne prend pas parti et se borne à suggérer le caractère terrifiant et inexorable d’une chevauchée fantastique. (…) L’époque qui succède à Freud propose des interprétations autrement inquiétantes encore. »
En première partie de ce récital, François-Frédéric Guy aborde la deuxième des trois sonates que composa Schubert en septembre 1828, deux mois avant sa mort. La tonalité de la majeur et les proportions parfaites de l’œuvre illustrent la paix enfin atteinte par le compositeur viennois, dans la dernière année de sa brève existence.