opus 134
Musica les a découverts en 2009 tout entiers consacrés à György Kurtág. Cette année ils font entendre Eötvös, Crumb et Beethoven dans un surprenant programme spatial.
Peter Eötvös raconte volontiers combien il fut marqué, alors qu’il avait dix-sept ans, par le vol de Gagarine, le 12 avril 1961 : « c’était comme si soudainement le monde s’était ouvert et apparaissait infini ». Près de quarante ans plus tard, il s’inspire de ce souvenir vivant pour composer, non sans humour, Kosmos pour deux pianos. La pièce débute par une sorte de big-bang suivi d’une succession d’états et d’épisodes suggérant le développement du cosmos. Elle prend fin un quart de seconde avant le big-bang suivant !
De son côté, c’est au piano à quatre mains que George Crumb confie la quatrième partie de ses Makrokosmos. Celestial Mechanics, dont le titre emprunté au mathématicien français Laplace, suggère une chorégraphie cosmique, un mouvement majestueux d’étoiles, une espèce de salle de bal céleste.
Un exercice de haute virtuosité qui ne sera pas contredit par la transcription pour piano à quatre mains que Beethoven tira de sa célèbre Grande Fugue opus 133.
J.-S. Dureau / V. Planès © B. Pelat