Schoenberg a laissé son opéra inachevé. Manque le troisième acte qui voit le triomphe de Moïse sur Aaron. Pourtant l’œuvre est passée à la postérité comme l’une des plus imposantes du répertoire lyrique, de celles qui engagent des enjeux esthétiques, artistiques et spirituels extraordinaires. En ouverture de son édition 2012, Musica en propose une magistrale version de concert sous la direction de Sylvain Cambreling.
Moïse et Aaron est considéré comme la synthèse des précédentes œuvres lyriques de Schoenberg – d’Erwartung à Von Heute auf Morgen –, comme une profonde méditation sur le doute et la foi, un prodige de la composition sérielle (l’ouvrage entier repose sur une seule série de douze sons), un format exceptionnel –chœur et orchestre–, ou plus simplement comme un des chefs-d’œuvre lyriques du XXe siècle, à la suite de Pelléas et Wozzeck.
Schoenberg s’empare du sujet biblique au moment où il se rapproche de son identité juive et établit le livret à partir de l’Ancien Testament. Moïse, missionné par Dieu pour libérer les Juifs d’Égypte, demande l’aide de son frère Aaron qui maîtrise la langue et la séduction (acte I). Parti pour recevoir les tables de la loi, il trouve à son retour le peuple plongé en plein chaos, en proie à des scènes d’orgie et d’adoration (le Veau d’Or). Il casse les tables et accuse son frère (acte II). Après leur explication, Aaron, libéré par Moïse, s’écroule mort (acte III, sans musique).
Moïse et Aaron que Schoenberg avait toujours en projet de terminer, ne sera finalement créé qu’après sa mort, en 1954, dans une version de concert qui lui ouvrira enfin les portes du (rare) répertoire lyrique d’inspiration religieuse.
Surtitré en français et en allemand
Concert présenté en partenariat avec l'Opéra national du Rhin
Avec le soutien du Consulat Général d'Autriche à Strasbourg
Le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Alsace, la Ville de Strasbourg, la Région Alsace et le Conseil Général du Bas-Rhin, partenaires de Musica, parrainent la soirée d'ouverture
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