Le Château de Barbe-Bleue

programme

Orchestre philharmonique de Strasbourg

Direction | Marko Letonja
Baryton | Franz Hawlata
Soprano | Nina Stemme

Pascal Dusapin
Morning in Long Island (2010) / 35’
-- entracte --
Béla Bartók
Le Château de Barbe-Bleue opus 11 Sz 48 (1911 / révisée en 1912 et 1918) / 1h01

opéra en un acte présenté en version concertante

livret de Béla Balázs d'après Charles Perrault

L’OPS, sous la direction de son directeur musical Marko Letonja, ouvre sa saison avec Musica : au chef d’œuvre lyrique de Béla Bartók, donné avec la grande soprano Nina Stemme dans le rôle de Judith, est associée l’une des plus récentes partitions de Pascal Dusapin.

En apparence, la Judith du Château de Barbe-Bleue pourrait être l’exacte opposée de la Lulu de Berg : une femme soumise que la curiosité mènerait à sa perte. Mais les arcanes symboliques et psychanalytiques de l’œuvre (certainement, malgré sa brièveté, l’un des quelques plus grands opéras du XXe siècle) révèlent bien davantage la face sombre, nocturne et solitaire de l’homme confronté au désir de l’autre et à ses propres pulsions. On a écrit que « Le Château de Barbe-Bleue est le château intérieur de Bartók, avec ses portes et ses douleurs et ses craintes, ses révélations, ses transgressions, et ses lacs de larmes qui encadrent notre existence. » (Gil Pressnitzer)

Nina Stemme, l’une des plus grandes voix actuelles (Isolde à Bayreuth, Brünnhilde à la Scala…) comme son partenaire Franz Hawlata (Baron Ochs au Metropolitan, Hans Sachs à Bayreuth…) donneront à cette version de concert sa force dramatique incomparable.

Si l’obscurité et les ténèbres – déchirées par les couleurs successives – dominent dans l’opéra de Bartók, c’est la lumière de l’aube qui est évoquée dans Morning in Long Island, première partie d’un nouveau cycle pour orchestre que Pascal Dusapin consacre à la nature. Souvenir d’une longue marche matinale sur une plage de Long Island, en 1988, le compositeur évoque « les sons de la mer qui déferlait, les bandes d’oiseaux qui planaient en cercles, les parfums salés du sable et ces plantes immenses échouées comme des lianes qui bruissaient en farandoles sauvages (…), au loin une musique de danse, comme les fragments d’une mémoire ancienne. »

Bruissements, murmures et couleurs relient fortuitement, à un siècle de distance, ces partitions mobilisant toutes deux la puissance évocatrice du grand orchestre.

OPS Guillaume Chauvin
OPS
Guillaume Chauvin
OPS Guillaume Chauvin
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Guillaume Chauvin

En partenariat avec l'Orchestre philharmonique de Strasbourg
Ce concert est aussi l'ouverture de la saison de l'OPS, Orchestre philharmonique de Strasbourg