Reconnu comme l’un des plus brillants interprètes de la musique d’aujourd’hui, Pierre-Laurent Aimard a depuis de longues années confronté sa science des musiques d’aujourd’hui au grand répertoire pianistique. Pour Musica, c’est Beethoven qu’il oppose à deux de ses maîtres : György Ligeti et, pour ce premier concert-hommage de l’édition 2015, Pierre Boulez.
En 1976, Pierre-Laurent Aimard devint à 19 ans le premier pianiste soliste de l’Ensemble intercontemporain. Cette expérience fondatrice a orienté son parcours et décidé de son compagnonnage avec les plus importants compositeurs de son époque, notamment Pierre Boulez dont il aborde alors la musique sous sa direction, ou György Ligeti dont il enregistrera plus tard l’intégrale de l’œuvre pour piano.
Le pianiste est devenu référence bien au-delà des cercles de la « musique contemporaine », comme en témoigne sa prestigieuse activité à New York, Berlin, Londres, Paris, Tokyo... ou encore la direction artistique du Festival d’Aldeburgh qui lui a été confiée.
À l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de Pierre Boulez, il revient à deux partitions de jeunesse du compositeur-chef d’orchestre : les Notations composées en 1945, qui furent un temps retirées de son catalogue, et la Première Sonate de 1946 considérée comme sa première œuvre importante.
On pourra chercher une correspondance contradictoire entre les influences de ces douze brèves Notations et celles des onze Musica Ricercata que Ligeti termine huit ans plus tard alors qu’il vit encore à Budapest sous l’influence de l’école hongroise, et s’amuser peut-être à trouver une lointaine réminiscence entre le deuxième mouvement assez large de la Première Sonate et la conclusion presto virtuosissime du troisième mouvement de l’Appassionata de Beethoven...