Quatuor Diotima
En deux concerts complémentaires, le Quatuor Diotima poursuit l’hommage rendu à Pierre Boulez et associe à son Livre pour quatuor quelques pages remarquables de la littérature, du fameux XIIIe de Beethoven et de sa Grande Fugue au tout récent Éloge de l’ombre de Posadas.
Ce double programme est placé sous le signe de la rigueur, celle de compositeurs qui ont associé au plus près leur art à leur très grande ambition formelle. Beethoven, Schoenberg, Webern, Boulez, Posadas ont en commun, au travers du temps, le souci de la construction, de l’architecture, de la cohérence et leurs quatuors à cordes en témoignent davantage que bien d’autres partitions.
À l’évidence donc, ce programme établit des liens avec un bel esprit de correspondance.
Avec l’un des derniers opus de Beethoven, cette Grande Fugue qui effraya tant l’auditeur jusqu’au début du XXe siècle et dans laquelle Stravinsky voyait « une œuvre immortelle, à jamais contemporaine ». Elle conclura ce concert, en finale de l’opus 130, selon la volonté initiale de l’auteur.
Avec Webern et Schoenberg, deux figures tutélaires des années d’après- guerre. Les 5 Mouvements, que Webern appelait parfois son premier quatuor, sont la première manifestation de cette forme concentrée « à un si haut degré qu’elle ne peut supporter un long développement dans le temps par suite de la richesse des moyens exploités et de la poétique qui les gouverne. » (Pierre Boulez)
Précédant d’à peine dix ans Le Livre pour cordes, le Quatuor n°4 opus 37 fut composé en six semaines au moment où Schoenberg déménagea de la côte Est à Los Angeles ; c’est le dernier quatuor (et cinquième si on inclut celui de 1897 ne portant pas de numéro d’opus) du compositeur autrichien.
Avec Posadas enfin dont l’utilisation rigoureuse de modèles mathématiques et des théories fractales, transcende la recherche expressive héritée de son maître Francisco Guerrero.
Le Livre pour quatuor, un temps retiré au profit du Livre pour cordes, a été révisé en 2011-2012. Avec cette œuvre capitale, contemporaine de la Deuxième Sonate, Pierre Boulez s’inscrit très délibérément dans la lignée des grands quartettistes, celle des viennois bien sûr, de la première ou de la deuxième école.
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Le Quatuor Diotima propose le second volet de leur hommage à Pierre Boulez, le jeudi 1er octobre à 20h30.