Giordano Bruno

programme

Francesco Filidei
Giordano Bruno (2014-15) / 1h35

opéra en deux parties et douze scènes

création mondiale
Livret | Stefano Busellato
Mise en scène | Antoine Gindt
Scénographie | Élise Capdenat
Lumière | Daniel Lévy
Costumes | Fanny Brouste
Assistant à la direction musicale | Léo Warynski
Collaboration à la mise en scène, assistante | Élodie Brémaud
Dramaturgie, seconde assistante | Solène Souriau
Création vidéo | Tomek Jarolim
Maquillage, coiffure | Corinne Blot
Accessoires | Pia de Compiègne
Chef de chant | Yoan Héreau
Collaboration au mouvement | Stéfany Ganachaud
Remix Ensemble Casa da Música
Direction | Peter Rundel
Douze voix solistes | Florent Baffi, Antoine Kessel, Julien Clément, René Ramos Premier, David Tricou, Benjamin Aguirre Zubiri, Aurélie Bouglé, Charlotte Schumann, Lorraine Tisserant, Johanne Cassar, Eléonore Lemaire, Raquel Camarinha
Pape Clément VIII, contreténor | Guilhem Terrail
L'inquisiteur 2, basse | Ivan Ludlow
L'inquisiteur 1, ténor | Jeff Martin
Giordano Bruno, baryton | Lionel Peintre

Condamné au bûcher par l’Inquisition romaine, Giordano Bruno (1548-1600) est le personnage central et charismatique du premier opéra de son compatriote Francesco Filidei. Musica coproduit la création de cet événement européen dont Peter Rundel et Antoine Gindt sont les maîtres d’œuvre.

Au terme du procès, le pape Clément VIII refusa finalement sa grâce au condamné qui, huit ans plus tôt, s’était ainsi présenté à ses juges : « J’ai pour nom Giordano Bruno, je fais de lettres et science profession » (scène 5). Sa vie de lettres et de science, Bruno l’a consacrée à la publication obstinée de nombreux ouvrages (dont la trilogie Le Souper des Cendres, Cause, principe et unité et L’Infini, l’univers et les mondes développe ses conceptions post-coperniciennes et anti-aristotéliciennes), et pendant près de quinze ans, à un interminable périple européen – Genève, Toulouse, Paris, Londres, Wittenberg, Prague, Francfort... En 1591, de retour en Italie, à Venise précisément, il est livré à l’Inquisition par son protecteur supposé, Giovanni Mocenigo, qui l’a engagé pour recevoir l’enseignement mnémotechnique et d’autres savoirs hermétiques dont Bruno est un adepte incontestable. La dénonciation fait état de ses opinions et propos hérétiques et blasphématoires : théorie des mondes infinis, métempsychose... négation de la trinité, de la transsubstantiation ou de la virginité de Marie. Le 17 février 1600, un témoin du bûcher rapporte les paroles qu’aurait proférées Bruno à ses accusateurs (« vous portez contre moi une sentence avec peut-être plus de crainte que moi qui la reçois. ») et établit d’une certaine manière le mythe du supplicié : frère dominicain excommunié, apostat persécuté par l’ordre religieux, il devient à travers les siècles symbole de liberté d’opinion, incarnation de l’anticléricalisme, sorte de Jeanne d’Arc de la pensée contestataire.

Francesco Filidei (à qui Musica a consacré un portrait éloquent en 2013) a composé son opéra en deux parties (Venise, Rome) et douze scènes qui alternent en une stricte déclinaison chromatique la chronologie du procès et l’exposé de la philosophie brunienne. Surtout il place au centre de l’ouvrage un ensemble de douze voix solistes – sorte d’alter ego du rôle-titre –, qui est le véritable moteur musical et scénique du projet. « Un opéra qui parle de la masse » dit-il, comme si ces voix influençaient autant qu’elles condamnent cet « homme d’une petite taille, avec un peu de barbe noire », philosophe incontrôlable, jouisseur et contradicteur insupportable. Les douze tableaux sont portés par une musique incandescente qui puise sa force expressive aux sources de la Renaissance italienne. L’opéra résonne étrangement avec une actualité où l’intolérance religieuse et idéologique semble à nouveau concurrencer les principes de pensée et de réflexion.

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L’entrée de la salle du spectacle donnant directement sur la scène, aucun spectateur ne pourra être admis après la fermeture des portes à 14h30 ou à 20h30 précises.

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Cette manifestation aura lieu le samedi 19 septembre à 20h30, et le dimanche 20 septembre à 14h30.

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Rencontre autour de Giordano Bruno, jeudi 17 septembre à 12h30 (BNU de Strasbourg).

Production T&M-Paris Coproduction Casa da Música / Festival Musica / T2G-CDNCC / Théâtre de Caen / Fondazione I Teatri di Reggio Emilia Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique/SACD, d’Arcadi Île-de-France / Dispositif d’accompagnements Pour Giordano Bruno, Antoine Gindt a bénéficié d’une résidence de travail à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis Le livret de Stefano Busellato est tiré des textes originaux et d’une anthologie de Nanni Ballestrini sur Giordano Bruno Commande T&M-Paris / Casa da Música, financée par la Ernst von Siemens Music Foundation - Avec le soutien du Réseau Varèse

Production T&M-Paris
Coproduction Casa da Música, Festival Musica, T2G-CDNCC, Théâtre de Caen, Fondazione I Teatri di Reggio Emilia
Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique/SACD, d’Arcadi Île-de-France / Dispositif d’accompagnements
Commande T&M-Paris / Casa da Música, financée par la Ernst von Siemens Music Foundation - Avec le soutien du Réseau Varèse
Avec le soutien de la SACD et de l'Adami
En partenariat avec France Musique