opéra en 3 actes, un salut et un adieu
L’œuvre visionnaire de Stockhausen, le plus mystique des compositeurs de l’avant-garde européenne, n’a pas perdu son pouvoir de fascination. Comme le prouve une nouvelle et rare production de son opéra Donnerstag.
Cycle de sept opéras, correspondant chacun à un jour de la semaine, « Licht », soit « lumière », est à la démesure de son génial compositeur. Une œuvre d’art totale de vingt-neuf heures, écrite entre 1977 et 2003, et dans laquelle Karlheinz Stockhausen, qui fut l’un des ténors de l’avant-garde européenne des années 60 et 70, a mis toutes ses préoccupations musicales, esthétiques et spirituelles : du Gagaku et du Nô japonais, aux théories cosmogoniques du Livre d’Urantia, en passant par le jazz, l’électronique, les traditions judéo-chrétienne et védique et mille autres choses encore, manifestes ou cryptiques.
Donnerstag, soit « Jeudi », est le premier des sept opéras du cycle à avoir été achevé et fut créé en 1981 à la Scala de Milan, dans une mise en scène de Luca Ronconi, et enregistré, au même moment, pour le label Deutsche Grammophon. Dans cet opus, l’archange Michael doit apporter la musique des sphères à l’homme et la musique humaine dans l’au-delà.
Le voyage initiatique de cet Orphée ou Tamino moderne, ponctué par les sons de la trompette, en lieu et place de la flûte mozartienne, le conduit à visiter différentes régions du monde et de l’espace où il est confronté à Lucifer, l’un des trois personnages principaux du cycle avec Eve, auxquels sont respectivement associés le trombone et le cor de basset.
Après la Scala de Milan en 1981, puis l’Opéra Royal Covent Garden de Londres en 1985, la nouvelle production du Théâtre de Bâle mise en scène par l’américaine Lydia Steier et dirigée par le chef Titus Engel est la troisième de l’histoire à proposer _D_onnerstag dans son intégralité. Le rapport entre l’organisation de la totalité et l’identité des éléments constitutifs ayant été la grande question de Stockhausen – du sérialisme à la mutation vers la mélodie puis vers la « formule » – il n’est pas besoin de connaître tout « Licht » pour apprécier Donnerstag qui offre, de surcroît, de longues plages instrumentales et concertantes ; la structure modulaire de ce cycle permettant d’interpréter chacun des opéras et les différentes parties qui les composent séparément.
Manifestation réservée aux porteurs du Pass musica 2016 et de la Carte liberté 2016.
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Cette manifestation est en placement numéroté.
Pour cette manifestation, Musica propose un service de bus pour Bâle au départ de la dépose bus Place de l’Étoile.
Tarif aller-retour : 10 € / personne
Départ à 13h30 → Retour prévu vers 22h30
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Rencontre : musique et texte dans l’opéra
vendredi 30 septembre à 12h30
Auditorium de la BNU de Strasbourg
Production Theater Basel Avec le soutien de la ernst von siemens musikstiftung et de KUNSTSTIFTUNG NRW surtitré en français
Production Theater Basel
Production Theater Basel
Avec le soutien de la ernst von siemens musikstiftung et de KUNSTSTIFTUNG NRW
Surtitré en français