Orchestre philharmonique de Strasbourg
Fin de la manifestation à 21h45
Familier du festival, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg de Marko Letonja fait entendre ici deux compositeurs qui le sont beaucoup moins : Thomas Adès (dont la Totentanz connaîtra ici sa création française) et Ludwig van Beethoven (dont l’« Héroïque »… sera tout simplement la première de ses symphonies jamais jouée à Musica).
Sur quel pas vivre la mort ? Celui d’une marche, qui la déplore et l’accepte, ou celui d’une danse, qui l’affronte et la transcende ? Le 2e mouvement de la Symphonie n°3 de Beethoven (1803-1804) est bien une « marche funèbre » : d’une longueur certes inédite, elle en adopte par ailleurs toutes les caractéristiques canoniques (tempo lent, mode mineur, mesure binaire). La Totentanz d’Adès (2013), quant à elle, est bien une « danse funèbre » : composée en mémoire de Witold Lutoslawski (lui-même auteur d’une Musique funèbre pour orchestre à cordes), elle s’inscrit à cet égard dans une tradition vieille de plusieurs siècles – et cite de manière grinçante l’air du Dies Irae.
La Symphonie n°3 de Beethoven fut d’abord dédiée à Napoléon Bonaparte ; mais celui-ci s’étant fait couronner empereur, la dédicace fut corrigée et finalement destinée « à la mémoire d’un grand homme ». « Héroïque » pour cette raison, cette symphonie l’est aussi pour les proportions qu’elle adopte : elle prend en effet, pour dérouler ses quatre mouvements, environ deux fois plus de temps qu’une symphonie de Haydn.
La Totentanz d’Adès reprend pour sa part le scénario d’une frise peinte en 1463 à Lübeck sur une longue bande de tissu : devant la mort défile une série de personnages, rangés du plus au moins important – du pape à l’enfant –, et associé chacun à un texte d’imploration. Adès a sélectionné seize de ces victimes avant d’en confier les mots à une mezzo-soprano : celle-ci, interprétée par Christianne Stotijn (qui créa la partition en 2013), dialogue avec le Grand Macabre (le baryton Adrian Eröd). Adès s’attache ainsi à caractériser chaque personnage, jusqu’au finale bouleversant de l’enfant : « Ô Mort, comment dois-je te comprendre ? Je dois danser alors que je ne sais pas marcher ».
Concert dédié à la mémoire de Marcel Rudloff,
ancien Maire de Strasbourg et Président de la Région Alsace
Concert d’ouverture de saison de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg
En partenariat avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et les Dernières Nouvelles d’Alsace
Avec le soutien de Ernst von Siemens Musikstiftung