création française, nouvelle production
Fin de la manifestation à 22h15
En 1971, Frank Zappa composait puis filmait 200 Motels, critique acerbe des divertissements superficiels, de la société de consommation et de son invasion par les médias. Il y a cinq ans, Esa-Pekka Salonen créait à Los Angeles une nouvelle édition de l’oratorio pop-rock : 200 Motels - The Suites. Aujourd’hui transposée à la scène par Antoine Gindt, avec la vidéo de Philippe Béziat, cette musique décapante, aux thèmes toujours actuels, renouvelle le concept d’art total.
Deux cents : c’est à peu près le nombre de concerts donnés en tournée par Zappa et les Mothers of Invention pendant les cinq premières années d’existence du groupe. Deux cents concerts et au moins autant de nuits passées dans des motels sans charme, durant lesquelles Zappa esquisse la musique de 200 Motels pour tromper l’ennui. Le film d’origine, « faux documentaire » coréalisé par Tony Palmer auquel se substitue aujourd’hui la vidéo live de Philippe Béziat, narrait l’invitation d’un groupe de rock par une télévision locale. Cette mise en abyme gorgée d’autodérision glisse des chansons sirupeuses et des chœurs extatiques dans l’univers de la pop et du rock, pimente l’ensemble de clins d’œil à Berg, Varèse et à l’avant-garde européenne. Véritable caverne d’Ali Baba où les trésors s’entassent en un joyeux désordre, l’œuvre fait appel à un effectif hors-norme : un orchestre symphonique, de nombreuses percussions, un groupe de rock, un chœur mixte et huit chanteurs solistes. À l’aube des Seventies, on n’avait guère l’habitude de jeter ces ingrédients dans une même marmite ! En 1970, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles dirigé par Zubin Mehta joua d’ailleurs quelques extraits de 200 Motels sans comprendre les intentions de Zappa : « L’orchestre ne désirait pas vraiment jouer ma musique. Ils voulaient surtout un événement, quelque chose d’unique, comment dire, euh…, tiens une rencontre entre un groupe de rock et euh… un vrai orchestre symphonique, quoi – tu vois, pour ‘‘faire du rock ensemble’’. La musique en elle-même, ils s’en foutaient. » Si aujourd’hui 200 Motels n’a rien perdu de son énergie corrosive, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg sous la direction de Léo Warynski prouvera que l’attitude des musiciens a en revanche bien changé.
Production T&M-Paris
Coproduction Festival Musica, Philharmonie de Paris, Orchestre philharmonique de Strasbourg, Les Métaboles, Théâtre de Nîmes
Avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg
Le Zénith de Strasbourg accueille Musica
Dans le cadre de Happy 20