pour orgue et électronique
création mondialeFin de la manifestation à 19h30
Quand Wolfgang Mitterer se produit à Musica, c’est à chaque fois un événement : créations françaises de l’opéra Massacre et de l’opéra comique Baron Münchhausen, musique pour le film de Murnau Nosferatu, récital d’orgue mêlant ses compositions à celles de Bach et de Ligeti. Cette année, sur l’instrument de l’église du Bouclier, il interprète sa seule musique (une première à Strasbourg) et donne rolling clusters en création mondiale. La promesse de nouvelles éruptions sonores.
Compositeur, instrumentiste et improvisateur, Mitterer constate, avec une touche d’ironie, que « ce type de musicien est devenu vraiment rare, et on peut dire démodé ». Tandis que certains de ses pairs alternent entre les trois activités, lui les combine, tant il éprouve de la méfiance envers la virtuosité gratuite susceptible de gangréner l’improvisation. C’est à l’écriture de provoquer les sonorités inattendues, le discours imprévisible et les tensions extrêmes qui ont valeur de signatures stylistiques.
Instrument à la croisée de l’écriture et de l’improvisation, l’orgue n’est pas pour Mitterer le reflet de préoccupations spirituelles. Il s’inscrit dans un univers éclectique où résonnent des échos du baroque, du jazz, du bruitisme ou de la musique concrète. Traité en soliste, mais associé aussi à d’autres instruments, à une bande ou un dispositif électronique en temps réel (adopté pour Nosferatu et rolling clusters), il s’évapore en de longues plages harmoniques hors du temps, ou pétrit des masses rugueuses pour en transformer le grain et la densité. rolling clusters fait référence, par son titre, aux années 1960 et au rock. Son matériau avoue quant à lui une dette envers Volumina de Ligeti (1962), première pièce pour orgue fondée sur des clusters. On y retrouve également des idées que Mitterer avait déjà exploitées dans Tanz, le troisième mouvement d’Orgelmusik (1983).
Avec le soutien du Consulat général d’Autriche
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L’Eglise réformée du Bouclier accueille Musica