Fin de la manifestation à 21h20
Avec 100 cymbals, Ryoji Ikeda nous plonge dans les abysses de la vibration. Une expérience d’écoute unique qui marque le lancement du festival dans l’espace démesuré du Hall Rhin.
Créée en 2019 au Los Angeles Philharmonic, dans la somptueuse salle signée par l’architecte Frank Gehry, 100 cymbals est aussi bien une performance scénique qu’une installation audiovisuelle. Ryoji Ikeda met en lumière le riche potentiel des cymbales en suivant la mince frontière qui sépare le bruit de la résonance harmonique. L’instrument d’apparence rudimentaire, un disque convexe fait d’un alliage de cuivre, de laiton et de bronze, que l’on emploie plus communément pour accentuer certains temps de la mesure, se transforme en une puissante ressource polyphonique. Les différents modes de jeu, plus ou moins conventionnels, entretiennent une sonorité fusionnelle — quasi chorale — et laissent surgir des strates harmoniques et autres résultantes acoustiques au sein d’un processus qu’une simple ligne pourrait représenter : un crescendo infini, menant d’un murmure quasi imperceptible à l’éclat du fortississimo final.
Le concert s’ouvre sur le portrait sonore que John Cage dédia au Strasbourgeois Hans Arp à l’occasion du centenaire de sa naissance. L’Américain considérait le cofondateur du mouvement Dada comme un modèle, en particulier pour sa relation à la nature et sa conception cosmogonique de l’art. Il en résulte cette partition conceptuelle tapée à la machine et offerte aux Percussions de Strasbourg en 1986, où le langage musical se réduit à cinq signes typographiques. Une œuvre minimale, faite de bruissements environnementaux, qui de la même manière que 100 cymbals, sollicite une écoute profonde.
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With 100 cymbals, which is as much a stage performance as it is an audiovisual installation, Ryoji Ikeda showcases the polyphonic potential of cymbals, navigating the fine line between noise and harmonic resonance. The work is an infinite crescendo, leading from an almost imperceptible murmur to the roar of the final fortississimo. This concert articulated around the relationship between musical creation and the visual arts opens with the musical portrait that John Cage dedicated to Strasbourg-born painter and sculptor Hans Arp, co-founder of the Dada movement.
soirée parrainée par le ministère de la Culture - DRAC Grand Est, la Ville de Strasbourg, la Région Grand Est et le Conseil départemental du Bas-Rhin
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coproduction Musica, Les Percussions de Strasbourg
commande du LA Philharmonic, création mondiale le 15 février 2019 au Walt Disney Concert Hall (Los Angeles) dans le cadre du Fluxus Festival par le LA Percussion Quartet et Alexandre Babel.
avec la soutien de la Sacem ; le Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal des Percussions de Strasbourg.
Photo © Henri Vogt