Thinkspiel pour acteurs, chanteurs, musiciens et musique électronique en temps réel
création françaiseFin de la manifestation à 22h00
Nicolas Stemann a souvent mis en scène Elfriede Jelinek ; et c’est à lui que revient l’initiative d’avoir proposé la pièce Kein Licht du Prix Nobel de littérature 2014 au compositeur Philippe Manoury, maître de conférence au Collège de France (2017) et directeur artistique de l’Académie de composition du Festival Musica. Cette collaboration devait donner lieu à un projet profondément actuel et original qui, appelé à voyager de Berlin à Luxembourg en passant par Paris et Zagreb, connaîtra à Strasbourg sa création française. L’occasion d’un partenariat renouvelé entre l’Opéra national du Rhin et Musica.
Écrit après la catastrophe de Fukushima, Kein Licht se donne comme un long récit partagé entre deux mystérieux interlocuteurs qui ne cessent d’user de métaphores musicales. Le texte, dont le titre dialogue avec celui du Licht de Stockhausen, se prêtait ainsi par excellence à une adaptation lyrique et au désir de Stemann et Manoury d’imaginer à cette occasion une nouvelle forme d’opéra réenvisageant la relation entre voix parlée et voix chantée.
Ainsi le dispositif électronique mis en place par Philippe Manoury et Thomas Goepfer, réalisateur en informatique musicale, permet-il entre autres de faire entendre en même temps que le texte dit sa mélodie musicale intrinsèque. Mais cette « mélodie du parler » n’est elle-même qu’un des dispositifs imaginés par les auteurs de ce « Thinkspiel », pour rapprocher théâtre musical et théâtre de texte (ainsi que s’y sont historiquement essayés les genres de l’opéra-comique français et du Singspiel germanique) – théâtre muet, théâtre accompagné ou non de musique, opéra chanté ou musique instrumentale.
Le terme de « Thinkspiel » ne doit toutefois pas faire croire que la conception de Kein Licht relève de la seule abstraction conceptuelle. Le « jeu de la pensée » qu’il désigne s’enracine au contraire dans les expériences diverses ayant rythmé son écriture. Car les contours de ce work in progress ne se sont que progressivement dessinés, au gré de différentes sessions de répétitions permettant aux auteurs d’identifier in situ les pistes de développement de leur travail. Réunis à l’issue d’une originale entreprise de financement participatif, les mécènes de la pièce ont d’ailleurs pu suivre l’évolution de ce long processus créatif.
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Surtitré en français et en allemand
Commande et production Opéra Comique
Coproduction Ruhrtriennale, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre National Croate de Zagreb, Festival Musica de Strasbourg et Opéra national du Rhin, Münchner Kammerspiele, Ircam-Centre Pompidou, United Instruments of Lucilin et 105 donateurs individuels
Prix Fedora 2016
Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique et de Impuls Neue Musik
En partenariat avec l’Opéra national du Rhin, et France Musique
Avec le soutien de Ernst von Siemens Musikstiftung et du Consulat général d'Autriche