En un premier hommage, Musica joue à nouveau le grand œuvre d’Olivier Messiaen, convoquant plus de deux cents chanteurs et musiciens.
Olivier Messiaen, dont on commémore en 2008 le centième anniversaire de la naissance, considérait La Transfiguration comme son œuvre la plus réussie. Une des plus importantes en tout cas qui, malgré le choix du latin et le sujet qu’elle traite, ne relève pas d’une facture traditionnelle.
Vaste oratorio dont une des originalités est de ne pas recourir à des chanteurs solistes, la partition s’organise autour du chiffre sept, constamment présent dans la Bible. Sept solistes instrumentaux qui n’interviennent que par intermittence ; deux groupes de sept pièces (septénaires) qui divisent l’œuvre symétriquement selon deux idées principales : la lumière et la filiation. La lumière dans le premier septénaire parce que le Christ transfiguré devient lumineux, la filiation – « Celui-ci est mon fils bien-aimé » – dans le deuxième.
Les éléments caractéristiques du langage musical d’Olivier Messiaen – les oiseaux des cinq continents, les accords colorés, les résonances harmoniques, les rythmes, les percussions… – constituent une matière d’une richesse et d’une diversité étonnantes, à la mesure des effectifs engagés. Dans son analyse, le compositeur insistait plus particulièrement sur les couleurs qu’il attribuait avec précision à chaque accord et à leur qualité évocatrice, du récit évangélique initial au choral final de chaque partie.
Œuvre d’un compositeur à la foi engagée, La Transfiguration délivre, à la manière des Passions de Jean-Sébastien Bach, grâce à la force de son architecture et de son inspiration strictement musicale, un message spirituel universel.