Synthèse entre héritage et renouvellement des formes, Drumming et Music for 18 Musicians ont fondé la notoriété du compositeur américain. Steve Reich est à Strasbourg, avec l’Ensemble Modern, pour interpréter ses deux chefs-d’œuvre des années soixante-dix.
Marqué par son apprentissage des percussions africaines au Ghana durant l’été 1970, Steve Reich compose Drumming en 1970-71, enregistrée l’année même pour la prestigieuse maison Deutsche Grammophon.
C’est sans aucun doute sa première œuvre majeure. Écrite pour quatre paires de bongos accordés, Drumming Part I illustre parfaitement le concept de musique de « phases ». Dans ce premier mouvement par exemple, un motif rythmique exploité par un premier bongo est repris par un deuxième qui le décale progressivement, comme dans un canon, pour sensiblement le modifier jusqu’à épuisement des combinaisons possibles.
Puis, le troisième et quatrième bongos déstabilisent la précision de la perception pour renouveler l’écoute, selon l’endroit où se fixe l’oreille de l’auditeur.
Music for 18 Musicians, composée entre 1974 et 1976, approfondit l’exploration des phases et poursuit la répétition des formes grâce à une nouvelle instrumentation très originale : un violon, un violoncelle, deux clarinettes, quatre voix féminines, quatre pianos, trois marimbas, deux xylophones et un métallophone. Fondée sur l’énergie et la pulsation rythmique des pianos et des percussions, Music for 18 Musicians invente un rythme nouveau, qui mime la respiration humaine.
À Musica, Steve Reich sera, avec les musiciens de l’Ensemble Modern, l’interprète de sa propre musique. Un événement rare.