programme

Die Puppe (1919 / 2010) / 1h04

musique de Martin Smolka (Der Puppenkavalier, 2010) pour le film La Poupée (1919) de Ernst Lubitsch

création française
Musique | Martin Smolka
Réalisation | Ernst Lubitsch
Scénario | Ernst Lubitsch, Hanns Kräly
Image | Theodor Sparkuhl, Kurt Waschneck
Décors, costumes | Kurt Richter
PHACE
Direction musicale | Simeon Pironkoff
La bonne de Lancelot | Josefine Dora
Hippolyte, valet du Baron | Paul Morgan
Le Baron de Chanterelle | Max Kronert
La femme de Hilarius | Marga Köhler
L'apprenti | Gerhard Ritterband
L'abbé | Jakob Tiedtke
Hilarius | Victor Janson
Lancelot | Hermann Thimig
Ossi | Ossi Oswalda

Fin de la manifestation à 18h10

Depuis plusieurs années Musica propose des séances de ciné-concert. Engagé de longue date dans la production de projets pluridisciplinaires, l’ensemble autrichien PHACE propose cette année de redécouvrir Die Puppe (1919), chef-d’œuvre d’Ernst Lubitsch pour lequel le tchèque Martin Smolka composa en 2010 son Puppenkavalier. Le musicien, auteur de plusieurs partitions pour le cinéma, y témoigne de l’émerveillement suscité par ce film, dont la magie burlesque doit beaucoup au talent d’Ossi Oswalda, comédienne star du muet (elle ne tourna que deux films parlants), en charge ici d’un rôle virtuose.

Le scénario co-écrit par Ernst Lubitsch et Hanns Kräly (à qui le premier doit d’avoir rencontré Oswalda) est une adaptation d’un opéra-comique français d’Edmond Audran (La Poupée, 1896) dont le livret, signé Maurice Ordonneau et tôt traduit en allemand, s’abreuve lui-même à des sources germaniques – Der Sandmann (L’Homme au Sable) de E.T.A. Hoffmann, qui inspirera également à Jules Barbier le livret du premier acte des Contes d’Hoffmann d’Offenbach.

Die Puppe met en scène l’histoire de Lancelot qui, enjoint à se marier par son oncle mais effrayé par les femmes, court se réfugier dans un monastère. Mais les moines apprennent le montant de la dot : 300.000 marks. Cupides, ils exhortent Lancelot à donner le change en épousant une marionnette. Le falot jeune homme se précipite alors chez le marionnettiste Hilarius. Ce dernier lui propose l’automate qu’il vient justement de fabriquer à l’effigie de sa fille Ossi… sans réaliser que le jouet, cassé par son assistant, a été remplacé par la véritable Ossi. C’est donc avec une jeune fille mimant un automate que Lancelot repart de la boutique…

Le film regorge de trouvailles comiques, poétiques et filmiques flirtant parfois avec le surréalisme. Il sera d’ailleurs considéré par Lubitsch comme l’un « des plus imaginatifs » qu’il ait jamais réalisés. Son inventivité, sa tendresse comme la place qu’il laisse au son et à la musique ne pouvaient qu’inspirer un compositeur comme Smolka, dans un effectif de chambre original juxtaposant des instruments « classiques » à la guitare électrique ou à l’accordéon.

Extrait Die Puppe
Die Puppe
Die Puppe
PHACE © Olivier Topf
PHACE
© Olivier Topf

Dans le cadre de l’exposition « Laboratoire d’Europe, Strasbourg 1880-1930 » / Les Musées de la Ville de Strasbourg

Avec le soutien du CNC, de Ernst von Siemens Musikstiftung, du Consulat général d'Autriche et de la Caisse des Dépôts