La Passion selon saint Matthieu BWV 244 de Bach (1727-36)
Fin de la manifestation à 20h00
On sait la place occupée par la symbolique religieuse dans le travail du metteur en scène et plasticien Romeo Castellucci. Sa mise en espace de la Passion selon saint Matthieu de Bach constitue toutefois sa première confrontation avec une œuvre véritablement sacrée. Musicalement servie par Kent Nagano, dirigeant le Philharmonisches Staatsorchester Hamburg, l’Audi Jugendchorakademie et six solistes de premier plan, cette production échappe autant au cliché qu’à la provocation pour proposer une vision bouleversante et méditative du chef-d’œuvre de Bach. Créé en avril 2016 à l’Opéra de Hambourg, le spectacle fut capté pour Arte par les équipes d’Olivier Simonnet – spécialiste du genre, Diapason d’or de l’année pour sa réalisation de Cendrillon de Massenet au Royal Opera House (2012). C’est à la projection de ce film que Musica propose d’assister, au titre de la collaboration que le festival entretient depuis dix ans avec la chaîne franco-allemande.
Écrite entre 1727 et 1736, la Passion selon saint Matthieu est une des deux passions composées par Bach qui nous sont parvenues. Le texte de Matthieu est intégralement confié à l’« Évangéliste », ici interprété par Ian Bostridge. Accompagné par deux orchestres, un double chœur incarne les interventions de la foule (notamment manifestées par plusieurs chorals liturgiques, superbement harmonisés par Bach).
C’est dire la dimension profondément dramatique de cet oratorio, justifiant la tentation de le hisser sur la scène du théâtre. Castellucci, pour autant, en propose moins une mise en scène qu’une mise en images, inspirée par le caractère intériorisé et doloriste du texte de Matthieu. D’une spectaculaire intensité expressive, ses tableaux vivants font du récit de la Passion celui d’un homme qui souffre et meurt, en cela pareil à tous les hommes. Leur symbolique s’enracine également dans la réalité sociale et l’histoire de Hambourg, ville portuaire leader dans les domaines de la chimie et de la technique médicale. La scène, d’une blancheur immaculée, se fait ainsi autant paradis que laboratoire, où s’auscultent les cœurs en même temps que les corps.
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Entrée gratuite sur réservation
Production Staatsoper Hamburg
Captation réalisée dans le cadre du Internationales Musikfest Hamburg
Production e-motion-factory, en coproduction avec ozango, NDR, M. Media et en collaboration avec Arte (2016) Avec le soutien du CNC – Centre National du Cinéma
L’UGC Ciné Cité Strasbourg Étoile accueille Musica
Dans le cadre de l’exposition « Laboratoire d’Europe, Strasbourg 1880-1930 » / Les Musées de la Ville de Strasbourg
En partenariat avec ARTE
Avec le soutien de Ernst von Siemens Musikstiftung