musique live, danse et films
En 2003, le public de Musica découvrait Counter Phrases, qui inverse la démarche habituelle d’un chorégraphe. Au lieu d’élaborer un ballet à partir d’une matière sonore préexistante, Anne Teresa De Keersmaeker et Thierry De Mey avaient demandé à dix compositeurs d’écrire la musique de dix chorégraphies d’Anne Teresa De Keersmaeker, préalablement filmées par Thierry De Mey. Musica présente cette année la troisième version de ce fascinant work in progress, où la musique contemporaine dialogue avec la tradition malienne.
Les corps se croisent, s’étreignent, s’effleurent, s’évitent ou se poursuivent, dans des paysages naturels ou dans un environnement urbain dont la vidéo capte aussi la vie bruissante : le souffle des danseurs et le son de leurs pas se superposent au vent qui agite les feuilles, au crissement des insectes et au chant des oiseaux. Le regard du spectateur s’immisce dans le mouvement grâce à une diffusion sur trois écrans disposés en triptyque, permettant de multiplier les angles et les points de vue.
De même que la chorégraphie entre en résonance avec l’écrin du cadre, de même la musique entre en résonance avec les films, lesquels offrent la possibilité de varier à l’infini la relation entre le geste et le son. Thierry De Mey en a fait l’expérience lorsqu’il a demandé à des musiciens africains de se substituer aux compositeurs contemporains : cette combinaison a complètement renouvelé la perception des images de Counter Phrases.
La Maison de la musique de Nanterre lui a ensuite proposé de créer une troisième version, alternant musique contemporaine et musique malienne. Créée en février 2016, cette mouture conserve les compositions de Reich, Romitelli, De Raaff, Harvey, Francesconi et De Mey interprétées par l’ensemble TM+ et des membres de l’Orchestre symphonique de Mulhouse. Six séquences sont accompagnées par Ballaké Sissoko (kora), Fassery Diabaté (balafon) et Oumar Niang (guitare n’goni), dont les instruments créent une atmosphère plus intimiste. Loin d’un cross over artificiel, les artistes restent chacun dans leur univers : une conversation n’est fructueuse que si les interlocuteurs s’écoutent et s’expriment à tour de rôle.
Coproduction TM+ / Orchestre symphonique de Mulhouse / Maison de la musique de Nanterre
Avec le soutien de l'ADAMI
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Petite restauration avant et après le spectacle
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En co-réalisation avec Le Point d’Eau, Ostwald
En partenariat avec l’Arsenal / Cité musicale-Metz (programmé le 26 septembre 2018)