Fin de la manifestation à 21h40
« Ce que j’essaie d’atteindre, c’est être moi-même à fond. Noir à fond, musicien à fond, homosexuel à fond. » Vivre la musique au sens fort du terme, en affrontant l’establishment de la culture, ses tabous raciaux et sexuels, telle fut la lutte de Julius Eastman. Selon la légende, lors de la création de ce chef d’œuvre de la musique minimaliste à New York en 1974, tandis que Femenine était jouée dans une salle, une autre œuvre du compositeur dont on a perdu toute trace, sinon son titre, était jouée simultanément dans une salle adjacente : Masculine. Une manière à la fois simple et radicale pour le compositeur de confronter l’auditoire à la binarité des identités de genre, dont il nous reste toujours aujourd’hui à explorer les assignations et les reliefs.
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‘What I am trying to achieve is to be what I am to the fullest. Black to the fullest, a musician to the fullest, a homosexual to the fullest’. To experience music in the strongest sense of the term, by confronting the establishment of culture, its racial and sexual taboos: this was Julius Eastman’s endeavour. Legend has it that at its premiere in New York in 1974, where Feminine was played in a hall, another work by the composer--which, but for its name, Masculine, has been lost without a trace—was played at the same time in an adjoining room.
© photo : Marbeth - Marry Jane Leach