

Quatuor Danel
Henri Demarquette, violoncelle
musique de chambre
- Représentations
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mar 3 oct 201718h30
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- Lieu
- Durée
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1h20
Voilà plus de quinze ans que le festival Musica accompagne la carrière de Bruno Mantovani. Plusieurs de ses œuvres connurent d’ailleurs leur création mondiale à Musica – comme son premier opéra, L’Autre Côté, en 2006. Plusieurs concerts avaient été organisés cette année-là en hommage au compositeur, dont un du Quatuor Danel. À nouveau invité en 2009, l’ensemble belge revient en 2017 aux côtés du violoncelliste Henri Demarquette pour la création mondiale d’un nouveau quintette à cordes de Mantovani.
Beethoven (Quatuor opus 135) et Ligeti (Sonate pour violoncelle seul) complèteront ce programme éclectique.
« Es muß sein! » (Il le faut !). L’Insoutenable légèreté de l’être, de Milan Kundera, fait de l’injonction le symbole de ce qui n’a de la valeur que parce qu’il a du poids – par contraste avec la légèreté frivole. L’écrivain tchèque emprunte l’expression à Beethoven, qui déduit de la question (« Muß es sein? ») et de sa réponse impérieuse deux motifs à la base du quatrième et dernier mouvement de son ultime Quatuor opus 135 (1826).
De la légèreté, la jeune violoncelliste Annuss Virány en fit montre en 1948 lorsqu’elle reçut des mains de Ligeti le Dialogo que le non moins jeune compositeur hongrois avait, par amour, écrit pour elle : elle ne le joua jamais.
Prenant la chose plus au sérieux, Ligeti devait compléter la pièce d’un second mouvement virtuose, composant avec elle sa Sonate pour violoncelle seul. Mais l’Union des compositeurs soviétiques l’écouta d’une oreille plus grave encore : jugeant la Sonate trop « moderne », elle en interdit longtemps la diffusion.
Ligeti n’avait pas encore fait l’expérience de ses superpositions polyrythmiques, construite sur la répétition développante et progressivement détraquée d’un motif initial. C’est un modèle que Mantovani semble toutefois avoir à l’oreille dans son Quintette, où la répétition mécanique d’une seule note prolifère jusqu’au tourbillon. L’œuvre, qui se développe comme le ferait un drame, révèle ainsi combien une simple note peut prendre un poids bien supérieur à l’innocente légèreté de son apparition.
Programme
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 16
(1826)
/ 25’
en fa majeur opus 135
György Ligeti
Sonate pour violoncelle seul
(1948-53)
/ 9’
Bruno Mantovani
Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles
(2016)
/ 32’
création mondiale
co-commande Festival Musica, ProQuartet, TivoliVredenburg Utrecht, Muziekgebouw Amsterdam
Distribution
Quatuor Danel
Violoncelle Henri Demarquette




© Jean-Philippe Raibau


© Marco Borggreve
Avec le soutien de Ernst von Siemens Musikstiftung


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