Dernier récital qui associe répertoire et création, dernier programme- hommage à Pierre Boulez. Florent Boffard – ancien soliste de l’Ensemble intercontemporain – forme avec la jeune et prodige violoniste Marina Chiche, un duo expert.
Debussy, Schoenberg, Webern et... Boulez. Une sorte de classique de la modernité du XXe siècle, dans une belle symétrie temporelle de 1910 (les 4 pièces opus 7) à 1991 (Anthèmes), et une alternance parfaite entre les trois duos « historiques » et les deux pièces soliste que le compositeur a écrites à trente-cinq années de distance.
La troisième et dernière Sonate pour piano, initialement imaginée en 5 formants, est représentative de la recherche alors menée par Pierre Boulez sur la forme ouverte (notion toutefois très relative, quand on connaît la méticulosité du compositeur). Deux formants – créés en 1957 à Darmstadt par Boulez – sont finalement édités en 1961 et 1963 et constituent les seuls éléments de la sonate.
Dans ses commentaires sur l’œuvre, Dominique Jameux insiste sur les influences littéraires qui président à la conception de la partition : Joyce (les romans) et Kafka (_Le Terrie_r en particulier) autant que « le » Mallarmé de « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard ».
La conception d’Anthèmes pour violon seul, relève d’un tout autre point de départ. Pièce « de circonstance » imaginée d’abord pour l’anniversaire du directeur d’Universal Edition Alfred Schlee (1901-1999), ami de longue date du compositeur, complétée pour le concours Menuhin de la Ville de Paris, elle prend sa source dans un fragment de la partie de violon d’...explosante-fixe... composée au même moment et utilise – à la manière d’une partition destinée à un concours – toutes les ressources de l’instrument.