Classe de clarinette de l’Académie supérieure de musique de Strasbourg / Hear
Avec la participation des classes d’accordéon, de piano, de percussion et de musique de chambre
Fin de la manifestation à 12h20
Le second concert que Musica réserve aux « Jeunes talents » met en avant les élèves clarinettistes de Jean-Marc Foltz à l’Académie supérieure de musique de Strasbourg / HEAR. Il conjugue cette carrière d’enseignant à une intense activité d’interprète et d’improvisateur, empreinte de son goût pour le jazz, les musiques traditionnelles et les musiques d’aujourd’hui. Cette classe cultive une pluralité des esthétiques et des genres. Encouragés dans leur exploration jubilatoire des langages, ces jeunes talents sont autant d’arpenteurs mus par le désir d’inventer à leur tour un monde de la musique qui leur ressemble. Ils se font ainsi éloge de l’aventure artistique et promesse de vitalité pour la création.
Deux œuvres programmées dans ce concert ont été commandées par Accroche Note : Last de Philippe Manoury, pour clarinette basse et marimba (1997) et By the way de Pascal Dusapin, pour clarinette et piano (2012-2014). Cette pièce, créée à Musica en 2014, fut composée par Dusapin pendant ses voyages (by the way, sur le chemin), deux ans durant, en contrepoint de l’écriture de son opéra Penthesilea (by the way, par ailleurs).
Si ces deux œuvres explorent les relations que la clarinette peut entretenir avec un partenaire polyphonique, la troisième voix qu’Helmut Lachenmann ajoute en 1985 à une invention pour clavier de Jean-Sébastien Bach (Dritte Stimme zu J.S. Bachs zweistimmiger Invention d-moll BWV 775) intègre l’instrument dans un tissu polyphonique, plus largement exploré par Jean-Louis Agobet (Régénération, 2008) et Bruno Mantovani (Face à face, 2010), et constitué en enjeu fondamental de composition par Steve Reich dans New York Counterpoint (1985).
Les lignes, qui s’imitent l’une l’autre et s’emmêlent jusqu’à générer de vertigineuses hallucinations, peuvent y être confiées à onze clarinettistes ou à un soliste accompagné d’une bande enregistrée, donnant l’illusion d’un ensemble acoustique. Or le finlandais Jukka Tiensuu, dans Plus 1 (pour clarinette et accordéon, 1992), travaille l’illusion inverse : la partition transforme en effet l’accordéon en dispositif de traitement électro-acoustique de la clarinette, avant de s’enflammer dans un groove clos par une brève réminiscence de la contemplation initiale.
En partenariat avec le Conservatoire de Strasbourg et la Haute école des arts du Rhin (HEAR)
Avec le soutien de la Fondation Jean-Luc Lagardère et de Ernst von Siemens Musikstiftung