La bande musicale de la mission Apollo 11
concert-spectacle pour corps aérien, six musiciens et dispositif sonore immersif
La bande musicale de la mission Apollo 11
À quoi pourrait ressembler la bande son de la mission Apollo 11, vers laquelle les yeux de centaines de millions de spectateurs étaient rivés en cet été 1969, et au cours de laquelle ce « petit pas pour l’homme » allait représenter « un grand pas pour l’humanité » ? Croisant les souvenirs lointains du garçonnet qu’il était alors avec sa sensibilité d’adulte, Thierry Balasse nous en propose une version très personnelle et nous embarque pour un voyage musical en neuf stations, entre musique électroacoustique et rock progressif, avec une escale en terre élisabéthaine.
16 Juillet 1969 : le lanceur Saturn V emporte à son bord Neil Armstrong, Edwin Aldrin et Michael Collins. Le premier pas d’un homme sur la Lune coïncide grosso modo avec la vague libertaire post 1968, avec le développement du rock progressif en Europe ou encore avec la commercialisation des synthétiseurs analogiques Moog et EMS. Coïncidence ou air du temps ? Le concert-spectacle Cosmos 1969 vient nous rappeler que la conquête spatiale avait pour corollaire terrestre, à l’orée des années 70, l’exploration de nouveaux sons, de nouveaux horizons poétiques, de nouvelles formes d’expression et de nouveaux rêves.
Suivant le déroulement en cinq phases de la mission spatiale, la scène s’anime. Côté cour, Thierry Balasse s’affaire sur des appareils électroniques vintage, comme s’il prenait part au contrôle des opérations depuis la salle de contrôle de Houston. Il pilote surtout la musique du spectacle, et notamment ses compositions Muffie et Quanta Canta. Grâce à une « multidiffusion immersive », les textures synthétiques métamorphosent le volume de la salle en espace intersidéral. L’imaginaire sonore lié au cosmos est étroitement lié aux musiques nées avec les instruments électroniques, et nourri par les sons d’archive de la NASA dont certaines communications radio mythiques.
Chacune des étapes de cette mission Apollo s’accompagne de chansons rock (Pink Floyd, Bowie, King Crimson) interprétées par une chanteuse, une guitare et une basse électriques et une claviériste, arborant tous une combinaison bleu NASA.
Mais si Cosmos 1969 joue aussi adroitement sur la sensation de pesanteur et d’apesanteur, c’est avant tout grâce à l’évolution de l’artiste aérienne Fanny Austry, projection à la fois acrobatique et chorégraphique du corps de Neil Armstrong. Le chemin de métal sur lequel elle évolue à une altitude croissante prend la forme d’une boucle ouverte. On l’oublierait presque tant l’artiste semble par moments flotter au-dessus des musiciens. Avec le concours d’une lumière tantôt focalisée, tantôt diffuse, tantôt pourvoyeuse d’ombres portées, c’est une œuvre d’art total qui nous soustrait momentanément à la gravité terrestre.
Production Compagnie Inouïe-Thierry Balasse
Petite restauration avant et après le spectacle
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En co-réalisation avec Le Point d’Eau, Ostwald