Études pour piano de Claude Debussy
Dix œuvres en création mondiale
Pour célébrer le centenaire de la disparition de Claude Debussy, Hugues Leclère a demandé à dix compositeurs d’écrire une pièce qui s’intercalerait entre les Études pour piano, l’une des partitions les plus expérimentales de sa dernière manière. Ce projet, dont Musica a la primeur, s’inscrit dans la continuité de Debussy, poète de la modernité (2012) qui entrelaçait les Préludes avec des morceaux composés là aussi pour l’occasion.
« J’avoue être content d’avoir mené à bien une œuvre qui, sans fausse vanité, aura une place particulière », se réjouit Debussy dans une lettre à Durand en 1915, au sujet de ses Études. Il unifie les pièces par un geste instrumental afin d’exercer la « mécanique » de façon systématique, comme dans les études romantiques. Mais il se préoccupe surtout des potentialités harmoniques des intervalles et de leurs répercussions sur le timbre : le travail sur la tierce, la quarte, la sixte, les arpèges ou les notes répétées engendre en effet des résultats différents. A-t-il aussi envisagé le mot « étude » dans le sens d’« esquisse », familier aux peintres ? Non que ses pièces ne soient parfaitement achevées. Mais leur discours donne une sensation d’improvisation, portée à son plus haut degré d’accomplissement dans son style tardif.
Voilà bien des pistes à explorer pour les compositeurs de notre temps. Hugues Leclère invite Laurent Durupt, Mauro Lanza, Franck Bedrossian, Stephen Hough, Philippe Schoeller, Sebastian Rivas, Francesco Filidei, Philippe Leroux, Hugues Dufourt et Frédéric Durieux à s’interroger sur leur relation à Debussy et, de ce fait, à sonder les racines de leur propre langage. Il bouscule aussi l’écoute de l’auditeur, habitué à ce que les morceaux s’enchaînent toujours de la même façon. Or, une pièce inédite, glissée entre deux Études, maintient l’esprit en éveil. Si les créations contemporaines bénéficient de cet effet de surprise, il en est de même pour la musique de Debussy, parée d’une étrangeté où affleurent des détails jusqu’alors insoupçonnés.
Commandes de Monsieur Alain Collas, Hugues Leclère, festival Nancyphonies et CRR de Paris
Avec le soutien de la Sacem, de la Fondation Francis et Mica Salabert, de la DRAC Grand Est et du festival Nancyphonies
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En partenariat avec l'Arsenal / Cité musicale-Metz (programmé le 2 octobre 2018)