Vous dansez ? Non, j’écoute. Soirée en trois temps (comme une valse), la proposition du Cabaret Contemporain agite et rénove la pratique et la relation à la musique… contemporaine. On écoute, debout, un verre à la main, on danse sur des tubes – ceux de John Cage –, avant que les DJ’s ne remixent leur playlist où figurent Xenakis, Stockhausen ou Ligeti.
Les lignes bougent. Les corps se réveillent. Aux sons électriques du Cabaret Contemporain, collectif réunissant jeunes musiciens, compositeurs et DJ’s qui s’approprient avec irrévérence et énergie ces musiques que l’on croyait à jamais affectées au concert, musiciens sérieux devant et public recueilli. Mais, on le pressentait, il y avait une brèche. Voici plusieurs années déjà, la filière électro s’y est faufilée puis engouffrée, revendiquant sa libre filiation avec Pierre Henry ou Karlheinz Stockhausen. Croisement des genres, cure de jouvence pour certains, anoblissement pour les autres, le grand et éternel mouvement des brassages était en marche. Quel compositeur plus qu’aucun autre incarne cette versatilité ? John Cage, sans doute. Et de quoi donc John Cage est-il le nom ? D’un mouvement universaliste qui a intégré expression, expérience, pratiques nouvelles et inventions. Ses pièces pour percussion qui s’inspirent des gamelans javanais, portent à la transe et au dérèglement des sens. Le rythme y est obsédant – comme le sera plus tard celui des répétitifs américains – la mélodie s’y découvre dans une ultime simplicité.
Dans ce spectacle qui ouvre à l’expérience collective, le Cabaret Contemporain donne les clés à tous : les a priori sont dépassés, les inquiétudes, les préjugés, balayés. Une seule consigne, se laisser embarquer sur le dancefloor et découvrir rétrospectivement les musiques sur lesquelles le tempo s’est emballé.
En partenariat avec l'Université de Strasbourg
Avec le soutien du Fonds franco-américain pour la musique contemporaine (FACE)