Les Pigeons d'argile

Il est désormais d’usage que les spectacles, lyriques en particulier, vivent au delà de leurs représentations. La captation autrefois simple témoignage est devenue – grâce à une technologie plus sophistiquée qui permet de rendre avec davantage de subtilité les nuances recherchées dans les mises en scène, grâce aussi au talent d’une nouvelle génération de réalisateurs souvent spécialisés – un art à part entière entre création et transmission.

Les Pigeons d’argile tire son argument d’un fait divers qui a défrayé la chronique au milieu des années 70 : l’enlèvement de Patty Hearst, fille d’un magna de médias californien qui, gagnée par le syndrome de Stockholm, s’associe à ses ravisseurs et mène avec eux plusieurs braquages sanglants. Elle sera condamnée à la prison ferme après avoir été finalement arrêtée par le FBI.

Transposant librement les faits en France, dans un passé récent – le XXe siècle est déjà révolu – le romancier Tanguy Viel, qui signe ici son premier livret d’opéra, interroge par une habile mise en abîme l’époque, la désillusion idéologique aussi bien que la psychologie des personnages de ce drame et comment elle les dirige les uns vers les autres. Pour sa première expérience lyrique également, le compositeur Philippe Hurel revendique le genre, le grand opéra où les rôles principaux sont très dessinés, où le chœur tient une place importante, où l’orchestre s’impose devant la scène.

Le spectacle de Mariame Clément – dont on a pu voir à l’Opéra national du Rhin les mises en scène de La Belle Hélène, Platée, Rosenkavalier ou encore La Flûte enchantée, use de toutes les possibilités pour rendre à l’action comme au questionnement une lecture parfaitement lisible.

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Entrée gratuite sur réservation.

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La projection sera précédée d'une rencontre avec des intervenants à préciser.