Portrait Hugues Dufourt #2 - Quatuor Arditti

programme

Quatuor Arditti

Violons | Irvine Arditti, Ashot Sarkissjan
Alto | Ralf Ehlers
Violoncelle | Lucas Fels

Hugues Dufourt
Dawn Flight (2008) / 22’
Hugues Dufourt
Uneasiness (2010) / 20’
Hugues Dufourt
Le Supplice de Marsyas d'après Titien (2019) / 23’

Fin de la manifestation à 21h40

Compositeur de la métamorphose, de la transformation continue, maître de la saturation de l’espace et de la compression du temps… À travers trois concerts, Musica brosse le portrait d’un des plus fidèles compagnons de route du festival.

Les œuvres d’Hugues Dufourt constituent à elles seules un musée imaginaire regorgeant de références picturales. Plus d’une vingtaine de ses pièces renvoient à des toiles de toutes les époques, du Titien à Pollock en passant par Goya, quelques-unes à la photographie, sans compter celles associées à des métaphores visuelles. Si la relation entre peinture et musique, et plus largement entre sonore et visuel, a été l’une des principales quêtes esthétiques du xxe siècle, le compositeur dépasse de loin l’idée d’une traduction formelle d’un médium vers l’autre. Nulle litanie audiovisuelle dans son approche. Le tableau est le point d’ancrage d’un processus global, philosophique et musical, précédé d’une minutieuse étude iconologique qui tient compte aussi bien d’aspects historiques et culturels que de la résonance sensible de l’image aujourd’hui.

Cette projection du regard du compositeur dans l’espace sonore ne peut se faire qu’au prix d’un incessant mouvement d’obturation, quasi photographique : se rapprocher au plus près de l’image, en saisir un fragment, et se déplacer ou prendre du recul, comme si les scansions harmoniques qui parcourent la plupart de ses œuvres figuraient les points de fuite de l’artiste, tour à tour attaché à sa partition ou à son modèle. Leur fusion est vaine, nous dit Hugues Dufourt à propos du Supplice de Marsyas d’après Titien : « Tout au plus peut-on remarquer des effets de stridence et de ressac, un entrechoc de forces élémentaires, des chaînes tourbillonnaires, des mouvements imperceptibles et l’apparition intermittente de formes insaisissables. L’art ne peut rien dire du théâtre des pulsions, sinon en esquisser çà et là quelques mouvements indéchiffrables. »


A composer of metamorphosis and transformation. A master of saturating space and compressing time. In three concerts and nine chamber music works, Musica traverses the imaginary museum of one of the festival’s most faithful collaborators. This programme is centred around the notion of visual thought, a key element in the work of Hugues Dufourt, who views imagery as an essential anchoring point in the musical process – even conducting detailed iconological studies before he begins composing.


avec le soutien de la Sacem